

Écrit par Jade REXACH, infirmière et en formation accompagnante périnatale - Mis à jour le 25 mai 2023
Par Jade Rexach, infirmière, en formation pour devenir accompagnante périnatale.

Crédit photo : Alexandra Murcia & Eclore Maternité
Le post-partum, cette période inconnue et très peu abordée, mais qui tend à faire parler d’elle ! Il me tient à cœur d’aborder cette période dans les préparations à l’accouchement, car elle aussi, mérite d'être préparée, pensée et anticipée. C’est un sujet dont on parle peu avant la naissance, mais nombreuses sont les mères qui ressentent un sentiment de solitude après l’accouchement.
Vous avez peut-être déjà entendu cet adage : “il faut tout un village pour élever un enfant”.
Pour élever un enfant, c’est certain, mais pour accompagner et soutenir la mère en post-partum, il me semble également tout à fait approprié. Par village, il faut entendre là, cercle de soutien, bienveillance, cocon de douceur et de chaleur.
Je vous propose de ne plus vivre cette période seule et de rassembler votre village.
Solitude post-partum
Après l’arrivée de bébé, on peut se sentir seule, douter de nos capacités à être mère, à s’occuper de cette petite personne complètement dépendante de nous pour assurer ces besoins primaires. Et puis on se demande comment trouver un nouvel équilibre dans le foyer, si l’on va retrouver « notre vie d’avant ». Grâce à notre bibliothèque remplie d’ouvrages sur la maternité, nous avons beau savoir qu’une naissance va nous chambouler, que nous allons peut-être être découragés, et parfois même pleurer. Mais nous ne pensions pas pouvoir ressentir ce terrible sentiment de solitude.

Crédit photo @freyia.photography
Mythe à déconstruire
Chaque génération a fait naître et élever des enfants dans des contextes, des environnements, des mentalités et des exigences différentes. Il y a, je pense, tout un travail à faire autour des schémas et des représentations sur ce qu’est « être une bonne mère, être de bons parents ». Nos grands-mères, nos mères auront une façon différente de voir les choses, car elles auront vécu une vie différente de la nôtre. Elles auront probablement été souvent seules à s’occuper des enfants et du foyer, pendant que le père était absent, ou au travail.
Mais elles ne savaient pas que les écrans pour occuper les enfants tout l’après-midi pouvaient leur être néfastes, que réchauffer des plats en plastique dans le micro-onde était mauvais pour la santé. Elles ne faisaient pas non plus leur compote maison avec l’exigence de fruits bio et le tout en rentrant du boulot. Il ne s’agit pas là de tout comparer, mais de comprendre et d’accepter que les époques changent et la façon de vivre et de faire les choses aussi. L’idée qu’aujourd’hui les femmes puissent ressentir le besoin d’être aidée et soutenue peut sembler étrange aux précédentes générations, et parfois même sembler relever d’une certaine « incompétence ». Et bien non, cela n’est pas vrai.

@freyia.photography
Nous ne sommes pas nulles, incompétentes ou de mauvaises mères, car nous acceptons de demander de l’aide ou que nous sollicitons nos partenaires. Les pères ne sont pas moins virils, car ils passent le balai ou récurent les toilettes... Alors soyons indulgentes avec nous-même. Acceptons de demander de l’aide, apprécions le soutien et la présence, parce que nous en aurons besoin en post-partum. Au retour de la maternité, vous pourrez alors vous concentrer sur ce qui est important pour vous : vous reposez, manger, profiter des moments avec votre bébé en peau à peau, créer du lien avec lui.
Organiser son village
Créer son village post-natal, c’est réfléchir à ses besoins, et ce qu’on va pouvoir déléguer. Il peut s’agir des courses, des préparations des repas, accompagner les aînés à l’école, à la crèche ou à leurs activités, prendre soin des plantes, du jardin, sortir le chien, faire la lessive, le ménage...

Crédit photo : Pinterest
Chaque foyer, au regard de ses habitudes de vie, aura des besoins qui lui seront propres. Je vous propose de lister par ordre de priorité vos besoins. En face, notez les solidarités disponibles (amis, famille, voisins, traiteur post-partum, l’aide ménagère de l’agence que vous aurez choisie...) qui pourront intervenir.
C’est une réflexion qui se fait en couple, en famille ou avec les amis...
Cependant, il est de plus en plus fréquent que nos familles soient éloignées géographiquement. Si vous êtes en bons termes avec votre famille/belle-famille, il serait peut-être intéressant que certains membres de celles-ci viennent au domicile. Cela peut-être un week-end, une semaine, un mois, un week-end tous les 15 jours que sais-je, et réfléchir ensemble aux conditions nécessaires pour que cela soit possible, et dans une mesure acceptable pour vous.
Et si ce soutien physique n’est pas envisageable, communiquez et faites comprendre à vos proches que ce soutien physique peut être remplacé par une aide matérielle et financière. Par exemple avec une cagnotte post-partum, des aides pour un traiteur post-partum ou l’intervention d’une femme de ménage dans la liste de naissances... Une partie de la PAJE pourrait servir à financer ces aides, ou encore certaines mutuelles versent une prime de naissance.
C’est indispensable d’y réfléchir tôt, mais que l’organisation effective de la mise en place soit faite au moment du dernier trimestre, quand vous êtes ronde, lourde et où tout le monde est prêt à vous aider, et vous laisser sa place dans les transports. Parce que quand le temps passe, les solidarités s’étiolent et les disponibilités de chacun ne tiennent pas forcément dans le temps. Cela vous évitera des déceptions inutiles.
Cercle de soutien

@alexandramurcia.photographe
Créer son village et pallier la solitude, c’est aussi tisser des liens nouveaux et créer un cercle d’échange et de partage.
Cela est valable pour tous les parents et notamment pour ceux dont la famille est isolée géographiquement.
Renseignez-vous sur les activités autour de bébé (massage bébé, langue signe bébé, bébé nageur...) proposées autour de chez vous. Ce sera l’occasion d’échanger avec d’autres parents qui vivent aussi une naissance et qui vivent près probablement les mêmes choses que vous.
Cherchez également les lieux associatifs autour de la parentalité qui existent (LAEP, Super mamans France...), les rencontres autour de l’allaitement (La Leche League, l’Or blanc allaitement...) ou encore les café poussettes.
Créez du lien, connectez, et allez à la rencontre des autres parents !
J’espère que cet article vous aura permis d’avoir des pistes de réflexion pour penser votre post-partum et limiter la solitude liée à cette période. Bien évidemment, pas de pression sur un « réussir son post-partum » à tout prix.
Être informé.e, se préparer permet de limiter les mauvaises surprises, et d'avoir des ressources et des solutions sous le coude pour plus de sérénité. Gardons à l’esprit que le post-partum reste une période incroyable de découvertes. Ne faisons pas de cette préparation et de cette anticipation ni une source de stress, ni une occasion de créer une nouvelle injonction envers les femmes !
vous. Ce sera l’occasion d’échanger avec d’autres parents qui vivent aussi une naissance et qui vivent près probablement les mêmes choses que vous.
Cherchez également les lieux associatifs autour de la parentalité qui existent (LAEP, Super mamans France...), les rencontres autour de l’allaitement (La Leche League, l’Or blanc allaitement...) ou encore les café poussettes.
Créez du lien, connectez, et allez à la rencontre des autres parents !
J’espère que cet article vous aura permis d’avoir des pistes de réflexion pour penser votre post-partum et limiter la solitude liée à cette période. Bien évidemment, pas de pression sur un « réussir son post-partum » à tout prix.
Être informé.e, se préparer permet de limiter les mauvaises surprises, et d'avoir des ressources et des solutions sous le coude pour plus de sérénité. Gardons à l’esprit que le post-partum reste une période incroyable de découvertes. Ne faisons pas de cette préparation et de cette anticipation ni une source de stress, ni une occasion de créer une nouvelle injonction envers les femmes !