- Mis Ă jour le 25 juil. 2024
Article rédigé par @selma_bienetre, Naturopathe et maman de bébé Lana
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@Â juli_etta._
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Ce sujet est un des (si ce nâest le) sujets les plus stressants pour une jeune maman en congĂ© maternitĂ©. Avant mĂȘme dâaccoucher, on pense au retour au travail et aprĂšs lâaccouchement, on essaie de profiter mais on voit lâhorloge dĂ©filer, comme une cocotte minute prĂȘte Ă exploser.
Jâen ai entendu des âNon mais tu vas vraiment continuer dâallaiter aprĂšs ton congĂ© maternitĂ© ?! Mais tu es folle ! Tu vas ĂȘtre Ă©puisĂ©eâ.
Avouons le, lâallaitement met gĂ©nĂ©ralement du temps Ă se mettre en place et Ă ĂȘtre apprĂ©ciĂ© : les premiĂšres semaines, on se sent un peu comme prisonniĂšre de son bĂ©bĂ© qui nous rĂ©clame 24/24, on ressent parfois quelques douleurs et on se sent souvent perdues dans ce nouveau rĂŽle de maman. Sâen suivent ensuite les pics de croissance qui testent nos limites, nous poussent Ă bout et nous font perdre toute confiance en nous. Heureusement, les tĂ©tĂ©es finissent par devenir agrĂ©ables. Chacune dâelles devient un moment hors du temps, un privilĂšge, un Ă©change de douceur, dâamour et de complicitĂ© avec son bĂ©bĂ©. Durant plusieurs minutes, nos regards se croisent, un petit sourire comme remerciements, une main posĂ©e sur la poitrine comme pour dire âje sais maman, tu me donnes beaucoup, je vois que tu veux le meilleur pour moi et je tâaime pour celaâ.
Sauf que, lorsque ça devient sympa, on doit gĂ©nĂ©ralement se remettre Ă travailler, enfiler notre nouvelle casquette de âworking mamaâ. Vient alors le dilemme : Continuer ou arrĂȘter ?Â
Personnellement, jâai fait le choix de continuer. Je savais que jâallais peut-ĂȘtre fatiguer mais jâai choisi dây croire. Alors bien sĂ»r, mes propos ne jugent absolument pas celles qui ont dĂ©cidĂ© dâarrĂȘter lâaventure Ă cette Ă©tape lĂ et encore moins celles qui ont dĂ©cidĂ© de ne jamais allaiter. Je reste persuadĂ©e quâil vaut mieux garder de bons souvenirs et que chaque maman, allaitante ou non, est la meilleure pour son enfant.
Le seul problĂšme lorsquâon dĂ©cide dâallaiter et de travailler câest quâon est trĂšs peu voire pas du tout accompagnĂ©es et il y a trĂšs peu dâinformations disponibles.
Je vais vous prĂ©senter ce qui a marchĂ© pour moi, qui suis maintenant rentrĂ©e de congĂ©s depuis 2 mois et qui continue l'aventure de lâallaitement avec ma fille.
PrĂ©parez vous mais pas trop ! Je mâexplique : NâhĂ©sitez pas Ă contacter des consultantes en allaitement, elles sauront vous donner les meilleurs conseils personnalisĂ©s mais ne rĂ©flĂ©chissez pas non plus Ă en perdre le sommeil. Ne cherchez pas trop lâinformation sur les groupes dâallaitement, vous trouverez majoritairement des idĂ©es trĂšs strictes et extrĂȘmes. Jâai pu y lire âPas de biberon ! Pas de tĂ©tine ! Donnez dans une cup, un verre ou que sais-jeâ. Par exemple, ne culpabilisez pas parce que votre bĂ©bĂ© ne va pas ĂȘtre nourri au sein durant votre absence : jâai trop souvent lu quâun bĂ©bĂ© qui prenait le biberon fonçait droit vers la confusion, quâil allait se dĂ©tacher et quâil nâaccepterait plus le sein une fois Ă la maison. Câest peut-ĂȘtre parfois vrai mais câest surtout souvent trĂšs faux.
Je pense que le temps et lâĂ©nergie perdus Ă rĂ©flĂ©chir et cogiter sur le maintien de lâallaitement participent Ă©normĂ©ment Ă lâabandon des mamans.Â
Pour ma part, la veille de mon retour au travail, je nâavais aucun stock mais jâavais prĂ©parĂ© mon corps Ă en faire un, sereinement et sans stress. Comment ? Je profitais du rĂ©veil Ă 3h du matin de mon bĂ©bĂ© pour, aprĂšs lui avoir proposĂ© un sein, tirer de lâautre cĂŽtĂ©. Jâai donc habituĂ© mon corps. Je rĂ©pĂ©tais lâexercice au rĂ©veil de 7h. Le secret est dâĂȘtre rĂ©guliĂšre ; prenez un moment, toujours le mĂȘme, chaque jour Ă la mĂȘme heure, pour tirer votre lait. Notre corps est incroyable, sa mĂ©moire est infaillible et sa conception parfaite : plus vous videz votre sein et plus vous produisez de lait. Attention quand mĂȘme Ă la surproduction qui pourrait engendrer engorgements et mastites !Â
Pour Ă©viter la baisse de lactation durant les heures de travail, jâai fait en sorte de tirer mon lait toutes les 3 heures.Â
Au dĂ©but, je le tirais dans les toilettes mais je me suis rapidement sentie mal... Jâavais un peu lâimpression de faire une bĂȘtise, dâĂȘtre cachĂ©e et ce nâĂ©tait honnĂȘtement ni agrĂ©able ni hygiĂ©nique ! Jâai eu la chance de croiser une collĂšgue qui mâa vue, sac de conservation en main, sortir des toilettes sur la pointe des pieds, et mâa dit âmais quâest-ce que tu fais ? Tu nâas pas demandĂ© Ă ce quâon te passe une salle pour tirer tranquillement ton lait ?â. Je ne la remercierais jamais assez, elle mâa fait prendre confiance en mon choix et mâa aussi fait prendre conscience que jâavais le DROIT de continuer mon allaitement et que je ne devais surtout pas mâen cacher.
Le fait de tirer son lait durant la journĂ©e Ă un rythme rĂ©gulier est, je pense, l'une des Ă©tapes les plus importantes si vous souhaitez maintenir votre allaitement : continuez Ă stimuler votre lactation. Cela permettra non seulement Ă votre bĂ©bĂ© de bĂ©nĂ©ficier du lait tirĂ© la veille mais vous assurerez aussi votre production.Â
Je souhaite aussi vraiment insister sur le fait quâil est important de vous faire confiance. Et dâĂȘtre fiĂšre de ce que vous faites. Soyez sereine avec votre choix parce que câest votre droit et que votre employeur devrait le comprendre. Qui plus est, la loi est de notre cĂŽtĂ©. Le monde du travail Ă©volue et beaucoup de femmes auraient rĂȘvĂ© ĂȘtre Ă notre place, elles auraient rĂȘvĂ© avoir la possibilitĂ© de concilier leur vie professionnelle et leur travail de maman. Nulle mĂšre nâest parfaite et donner un biberon de votre lait ne fera pas de vous une mauvaise maman et SPOILER : dans la plupart des cas, votre bĂ©bĂ© ne refusera pas le sein pour autant. Vous ĂȘtes son refuge, son pilier, la personne chez qui il continuera Ă se blottir et câest, selon moi, plus que suffisant pour tenir bon. Ce ne sera pas facile tous les jours, vous aurez parfois envie de lĂącher, de pleurer ou dâexploser et câest NORMAL !Â
Aucun retour au travail aprĂšs un accouchement nâest facile ; nous faisons face Ă une nouvelle vie, nous rĂ©apprenons Ă vivre, nous nous redĂ©couvrons. Ma manager mâa rĂ©cemment envoyĂ© que lâallaitement reprĂ©sentait prĂšs de 1800 heures par an alors quâun travail Ă temps plein Ă©quivaut Ă 1950 heures. Câest un travail supplĂ©mentaire ! Mais le jeu en vaut tellement la chandelle.
Jâadore finir mon travail, fermer lâordinateur, retrouver mon bĂ©bĂ© et lui proposer mon sein. On se retrouve, on sâest manquĂ©es, je lui raconte ma journĂ©e, elle me regarde avec ses grands yeux, la main posĂ©e sur ma poitrine, quelques sourires par moment ; je comprends Ă chaque fois que jâai bien fait de tenir bon.Â
Câest Ă nous de nous soutenir, de nous faire dĂ©culpabiliser et de faire en sorte quâune maman allaitante qui fait aussi le choix de travailler soit la norme !
Bon retour au travail chĂšres mamas <3