Vaste sujet les réveils nocturnes, nous ne pourrons pas tout aborder ici (Si un article spécial à ce sujet vous intéresse, vous pouvez toujours demander à Aurélie qu’on en prépare un spécial sur le blog ;-) . En attendant, il me semble important de souligner que la capacité d’un bébé à enchaîner plusieurs cycles de sommeil (et donc d’avoir de moins en moins de réveils nocturnes) est une capacité neurologique et aucunement liée à la capacité de stockage de l’estomac de notre bébé.
Bien sûr qu’un bébé qui ressentirait une sensation de faim lors d’un micro-réveil entre 2 cycles de sommeil se réveillerait (sein, biberon), mais comme il en profiterait pour se réveiller s’il a froid, une gêne, un stress, une stimulation etc… C’est parce que lorsque bébé se réveille, son cerveau passe par un micro-éveil, cette opportunité d’un éveil total, que le bébé va en profiter pour répondre à son/ses besoin(s) non assouvi(s) qu’il ressent et non le contraire.
Si les réveils sont plus réguliers et récurrents qu’un cycle de sommeil, alors là peut-être qu’il y a de la douleur et c’est encore plus important de creuser l’origine de ce qui vient freiner le sommeil de votre bébé.
C’est important de le souligner car bien trop souvent, on généralise l’enfant estomac qui est réveillé par la faim. Alors que souvent, nous pensons qu’un bébé qui se réveille la nuit, a nécessairement faim.
Il y a tout d’abord nos petits bébés tout justes arrivés parmi nous, les tout petits bébés vivent encore dans une autre dimension, avec un allaitement qui se met doucement en place.
Et oui, en général, ils enverront des signaux qu’ils sont prêts à téter (qu’ils dorment ou soient réveillés d’ailleurs).
Néanmoins, nul nécessaire de réveiller un bébé pour lui proposer le sein s’il ne nous envoie pas de de signaux qu’il est prêt à téter.
Au fur et à mesure, il espacera de plus en plus ses tétées, de jour comme de nuit, avec pour certains enfants très rapidement aucune ou une tétée par nuit, quand d’autres en auront encore 2 ou 3. Si votre enfant continue à avoir des très nombreuses tétées, au delà de 4/6 mois (plus de 2/3 réveils nocturnes), il y a probablement d’autres besoins que ceux nutritionnels que votre enfant souhaite combler. Le sein répond à tellement de besoins autres qu’alimentaire c’est tout naturel que notre enfant se dirige vers notre sein pour les combler (câlin, réassurance, sensations familières, soulager une douleur, succion, notre présence etc…).
Si la situation vous convient ainsi, alors n’écoutez que vous, vous ne donnez pas de mauvaise habitude à votre enfant en répondant à ses besoins et quoi de plus naturel que de le faire à travers l’allaitement ?
Mon seul point de vigilance :si les réveils sont toutes les heures ou plus, s’assurer qu’il n’y a pas de douleur cachée que bébé cherche à soulager lors de ces réveils.
Autrement, qui sommes-nous pour vous imposer d’être impliqué ou non dans la réponse aux besoins de votre enfant. Comme je le lis souvent, les seules personnes qui ont quelque chose à dire sur notre gestion des réveils nocturnes sont ceux qui sont avec nous à 3 heure du matin pendant le réveil ;-)
Cette situation ne vous convient pas ? Nous pouvons prendre le temps d’évaluer la situation pour identifier ce qui vient freiner ce sommeil. Nous pourrons ainsi apporter une réponse différente, mais adaptée aux besoins de votre bébé pour lever ce frein au sommeil et diminuer le nombre de réveils nocturnes.
Sevrage nocturne
Certaines mamans souhaitent parfois continuer l’allaitement, mais initier un sevrage nocturne. Dans ce cas, beaucoup de vigilance. En effet, un sevrage nocturne peut impacter directement votre lactation. C’est important d’en être consciente.
Si vous tenez à votre allaitement, il me semble alors important de vous proposer d’évaluer la situation avec une consultante en lactation IBCLC, qui pourra vous conseiller par rapport à votre allaitement et ce souhait.
Il me semble également important de pouvoir faire le point avec le médecin/pédiatre qui suit votre enfant pour s’assurer que le sevrage nocturne est quelque chose d’envisageable pour votre enfant.
Enfin, avant de proposer ce sevrage nocturne, il me semble important de s’assurer que votre enfant n’a aucun autre frein qui soit à l’origine de ses réveils nocturnes. Si c’est le cas, il continuerait à se réveiller malgré la tentative de sevrage nocturne car ses réels besoins n’auront pas reçu de réponse.
Maman, j’espère que cet article t’aura apporté des réponses.
Mais avant tout, j’espère qu’il t’aura rassuré sur le fait que tu connais ton bébé. Toi seule sais, ce qui est le mieux pour vous 2.
@ Pinterest
Alors écoute-toi, n’hésite pas à demander de l’aide si la situation de sommeil de ton enfant devient trop compliquée ou si tu te sens perdue, car allaitement et sommeil devrait rimer avec moment de douceur et lâcher prise et non de dizaine de réveils qui riment avec manque de sommeil– Si besoin, tu peux aussi te faire accompagner par une consultante en sommeil (avec une formation en allaitement en bonus c’est mieux) – elle pourra t’accompagner, évaluer la situation pour apporter une réponse adaptée.
Et à la prochaine personne qui te dit « s’il se réveille la nuit c’est parce que tu l’allaites » réponds-lui « Toi c’est ton cerveau qui dort ou ton estomac ? » ou tu peux lui proposer de me contacter, je serai ravie de lui proposer la lecture de quelques livres sur le sujet ;-)